Osez les couleurs !

Le titre de cet article sonne un peu comme un slogan de magazine féminin avec l’arrivée des beaux jours. Et pourquoi ne pas suivre cet encouragement chromatique également pour vos images ?
Je vous invite donc à laisser un moment de côté la passion que nous partageons sans doute pour le beau noir/blanc et à accueillir à plein capteur les jaunes vifs, les bleus vibrants, les roses débridés, les orange chaleureux et les verts tendres… En bref, ouvrons-nous aux couleurs !

Mais comment procéder pour que la couleur, les couleurs, vivent pleinement dans vos images ?

Un cadrage très serré et aussi un joli coup de chance, pour réunir dans si peu d’espace toutes les teintes du cercle chromatique ou presque.

Avant tout, le « secret » consiste à prendre conscience que nous vivons dans un univers coloré.

« Évidence ! » me direz-vous à raison. Mais si nous voyons en couleur, cela ne signifie pas que nous « pensons » en couleur. Pour cela, il faut exercer notre capacité à observer la couleur. Un premier pas avant de vous intéresser à la théorie des couleurs. La quoi ? La théorie des couleurs regroupe les couleurs dans un cercle chromatique qui représente côté à côté ou en opposition, les principales couleurs auxquelles notre œil est sensible. Par exemple on parlera de couleurs froides ou chaudes selon que l’on observe un rouge, un orange, un brun (couleurs chaudes) ou un bleu, un vert, un jaune acidulé (couleurs froides). Ces teintes vivent ensemble et se répondent selon comment on les marie.

Une petite touche de rouge dans un univers très bleuté porte le nom de tonique (rouge). Le bleu jouant le rôle de la dominante (froide). Ainsi par l’apprentissage de la couleur et surtout par son observation active dans l’univers qui vous entoure lorsque vous faites des images, vous prendrez déjà une longueur d’avance sur le commun des photographes.

La mise en application photographique requiert encore quelques conseils. Pour débuter, il peut être intéressant de trouver un lieu où une couleur domine : un mur peint en rouge par exemple, la façade d’une usine peinte en jaune, un drapé vert suspendu, une ruelle bleutée, ou encore un objet, un vêtement très coloré, etc. Puis, comme nous vous le conseillons très souvent, chercher déjà à vous positionner de manière à trouver un angle favorable qui mette en valeur le sujet. En cela, la lumière dicte souvent les choses. Elle donne la direction des ombres, elle caresse la surface que vous désirez sublimer. Maintenant que vous êtes en situation, observez si d’autres couleurs peuvent se marier avec la ou les premières teintes : un personnage qui passe habillé de jaune ? Une voiture bleue ? Un parapluie rouge ? etc.

De la chance, il en faut. Votre talent d’observateur, votre capacité à réagir rapidement, un cadrage serré peut aussi venir isoler une ou plusieurs couleurs. Ce point est souvent décisif. Le cadrage est le moyen que vous avez de faire valoir votre regard, votre point de vue. Ne l’oubliez jamais.

Tout ceci devrait à l’avenir vous aider à vivre la photo couleur avec plus de conscience et vous permettre de jouer avec les teintes (presque) comme un peintre ou un graphiste. Osez la couleur !

Pas d’élément inutile, un cadrage précis, la lumière chaude et des teintes vives qui prennent place par contraste sur un fond sombre et uniforme : le regard prend plaisir aux couleurs.