Interview d’une diplômée : Céline, sage-femme et photographe !

Quel est votre parcours initial  ?
Après un bac scientifique obtenu avec de très bons résultats dans les matières littéraires, je voulais être « aventurière » mais comme cela ne faisait pas partie des possibilités retenues par mes parents, je me suis dirigée vers une école de sages-femmes. Cela fait maintenant 19 ans que j’exerce le métier de sage-femme au sein d’une institution hospitalière.

Pourquoi avez-vous décidé de suivre une formation à distance en photographie chez Nicéphore ?
J’ai longtemps cherché ce qui me faisait profondément vibrer et la réponse m’est apparue lors de mon expatriation aux USA il y a quelques années. Lorsqu’on se retrouve seule dans un pays étranger, alors vient le temps de l’introspection et on se recentre sur l’essentiel. Et puis il y a l’envie de découvrir une nouvelle culture, un nouveau pays et la photographie s’est imposée à moi pour ne pas oublier. Depuis, elle occupe une place importante dans ma vie, j’y trouve ainsi mon moyen d’expression.
Au début, je pratiquais la photographie en tant qu’amateur dans des club-photos. Puis en 2015, devenir professionnelle a été une évidence pour moi. J’ai continué à me nourrir de tout ce qui venait à moi : rencontres, expériences, expositions. M’inscrire dans une école de photographie était dans la continuité de ma démarche. A une époque où les moyens techniques se développent de façon considérable et où il est donc plus facile de « produire » des images, je me suis dit qu’une école pouvait faire la différence en m’apportant des connaissances techniques solides.
Sortir de sa « zone de confort » en réalisant des photos dans des domaines très variés et en se confrontant à des professionnels de l’image est riche d’enseignement. Ce qui a retenu mon attention est le fait que cette école soit diplomante avec un label de qualité certifié et que les cours soient à distance, car je ne pouvais pas me permettre d’arrêter de travailler.

De quelle façon organisez vous votre travail à distance ?
Mon métier de sage-femme me permet d’avoir des jours de repos régulièrement en semaine. Je travaille mes cours sur ce temps-là, d’autant plus que mes enfants sont à l’école. Je n’ai pas de planning établi à l’avance mais je m’astreints à une certaine rigueur dans l’apprentissage des cours et des notions abordées. Je me dégage du temps pour faire les photos demandées en semaine ou le week-end en fonction de mes disponibilités. Certains chapitres m’ont demandé plus de temps que d’autres.

Extrait du travail 19 de Céline :

Que vous a apporté jusqu’ici cette formation  ?
Au-delà de connaissances techniques solides, la formation m’a appris à être exigeante envers moi-même.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de ce parcours de formation  ?
Les énoncés des devoirs demandés méritent souvent d’être clarifiés en amont avec son formateur, afin de saisir le but précis de l’exercice. Ma plus grande difficulté a été le travail d’éditing avant d’envoyer les images, car c’est un travail difficile et je n’ai pas toujours fait les bons choix au cours de la formation. Il n’est pas toujours évident de mettre son affect de côté et de poser un regard neutre sur ses photos afin de proposer une sélection des meilleurs clichés pour le travail demandé.

En avez-vous fait part à votre formateur et a t’il pu vous apporter son aide  ?
Ma formatrice et moi avons été régulièrement en lien tout au long de la formation que ce soit par mail ou par téléphone. Les échanges ont toujours été constructifs et elle a su éclairer les zones d’ombre par les renseignements ou explications qu’elle me donnait et dont j’avais besoin. De même que les retours d’évaluation ont toujours été nourris et justes.

Pourriez-vous nous citer un photographe ou un style d’image qui vous inspire particulièrement  ?
J’aime particulièrement la photographie intimiste, poétique et sensible. Pour qu’une photographie me touche, elle doit dégager une émotion qui « sort des tripes ». J’aime l’univers de Mickael Ackerman, Klavdij Sluban ou encore Paulo Nozolino. La photographie de Todd Hido me transcende. Dernièrement, je suis allée voir une exposition de Dolores Marat et j’ai beaucoup aimé son travail. Je vais régulièrement voir des expos de « grands photographes » parce qu’ils ont toujours quelque chose à m’apprendre ou de photographes moins connus car il y a de belles découvertes à faire.

Extrait du travail 17 de Céline :

Quel travail du premier classeur vous a le plus plu et pourquoi  ?
Voyage monochrome, le travail N°4, car j’aime l’idée du « voyage ». Il est une invitation à s’échapper, à sortir de sa réalité. La lumière pour ce travail devait être entre « chien et loup », la plus inspirante pour moi et la plus poétique : celle qui suggère, qui ne montre pas.

Comment avez-vous préparé votre travail de diplôme et quels enseignements avez-vous tiré de la soutenance devant le jury ?
Pour le diplôme, il fallait trouver un sujet qui permette de faire des photos d’architecture, de reportage, de nature morte et de portrait ce qui est assez complexe. La plus grande difficulté était de trouver un lieu avec un fort potentiel architectural, sans trop m’éloigner de chez moi afin que les prises de vues soient plus faciles à caler dans mon organisation personnelle. Le choix du sujet doit être bien réfléchi parce qu’une fois celui-ci accepté, nous avons deux mois jour pour jour pour réaliser toutes les prises de vues, la post-production des images et l’éditing. Deux mois, ça passe très vite, d’où l’intérêt de bien cibler en amont ce que l’on souhaite faire et d’effectuer des repérages.
Au départ mes réflexions se portaient sur l’oenologie et/ou la gastronomie, deux domaines que je trouvais plutôt intéressants et offrant diverses possibilités pour un travail de diplôme. J’ai effectué des recherches sur internet pour repérer des endroits susceptibles de correspondre à ma demande, je suis allée visiter plusieurs lieux et deux ont retenu mon attention : le domaine La Coste (13) et Le Couvent des Minimes (04) . Lors de ces visites, j’ai exposé ma démarche pour savoir s’il était possible de faire des prises de vues.
Ensuite, j’ai fait part de mon choix de sujet à ma formatrice, qui m’a conseillée afin de recentrer mon travail de diplôme sur la Gastronomie et le Couvent des minimes. J’ai pris contact avec le chef étoilé Jérôme Roy, qui m’a très bien accueillie. Après m’être présentée, je lui ai expliqué en détails mon travail de diplôme et ce que je souhaitais puis nous avons fixé des dates pour caler les différentes prises de vues. Plusieurs séances ont été nécessaires pour le portrait et la nature morte. Les photos d’architecture ont été réalisées sur plusieurs jours, à différents moments de la journée, afin de m’offrir le plus grand choix possible en terme de lumières et ambiances pour la sélection finale.
Au delà du travail de diplôme, j’ai adoré ces prises de vues et le temps passé avec le chef et son équipe. J’ai rencontré des professionnels passionnés et passionnants et un vrai lien de confiance s’est instauré au fil des rencontres. J’ai soutenu mon travail devant le jury de Nicéphore en juin dernier à Paris, j’avais préparé cet entretien en amont avec mes images et mes notes prises tout au long de ces deux mois. Cette soutenance devant le jury est une belle opportunité pour apprendre à présenter son travail et à défendre ses images devant des professionnels.

Extrait du travail de diplôme réalisé par Céline au restaurant gastronomique Le Couvent Des Minimes :

 

Après cette formation avez vous une idée du domaine dans lequel vous souhaiteriez exercer en tant que photographe  ?
Il y a quelques années, j’ai fait des photos de spectacles et notamment de concert, ce qui est formateur car les contraintes de lumière sont majeures. Actuellement, je réalise des reportages sportifs et plus particulièrement d’athlétisme. Je réalise aussi des reportages de mariage, des shooting de mode. En parallèle, je continue à nourrir ma démarche d’auteur. J’ai exposé aux rencontres photographiques de Cassis (13) en 2016 et aux nuits photographiques de Pierrevert (04) en 2018. J’ai par ailleurs un projet d’exposition pour 2020. Ayant obtenu mon diplôme, je souhaite poursuivre mes reportages sportifs, qui sont toujours très intenses et j’adore ça. J’ai beaucoup voyagé jusqu’à présent et je souhaite continuer à travailler avec des ONG dans le domaine médical, en tant que photographe et sage-femme, ou bien faire des reportages pour des ONG engagées dans la protection de l’environnement et du climat.

Un mot pour les futurs élèves qui hésiteraient à se lancer dans notre formation à distance en photographie  ?
Justement de ne pas hésiter ! En prenant conscience que la formation est exigeante, demande du temps et de l’investissement personnel et que le métier de photographe est difficile à l’heure actuelle.