Interview d’une étudiante : Camille

Quel est votre parcours initial  ?

J’ai étudié les arts graphiques et j’ai ensuite exercé de plusieurs manières, au sein d’un studio graphique à Barcelone, puis en free-lance. J’ai ensuite créé une marque de prêt à porter féminin éthique et respectueuse de l’environnement, à Paris. Au départ, nous étions trois fondatrices, je m’occupais de la partie graphique, identité visuelle, je dessinais aussi des imprimés pour certaines lignes (de vêtements) ou packaging. J’ai, par la suite, ajouté à ça la création des lignes d’accessoires, chaussures, etc. Je suivais les shootings, aidais à la mise en scène, puis m’occupais de la mise en page des catalogues etc. J’ai toujours aimé la photo mais le côté très (trop) technique des cours que j’avais eu dans mon école d’art, m’a toujours laissé croire que ce n’était pas pour moi.

Pourquoi avez-vous décidé de suivre une formation à distance en photographie au sein de l’institut Nicéphore ?

La marque de prêt à porter a été arrêtée (assez brutalement) en 2014 après une très belle ascension, entre temps j’ai eu deux filles et j’ai déménagé de Paris à Milan. Je photographiais mes filles avec une réelle passion et très spontanément j’ai intégré la photographie dans mon quotidien. J’ai toujours aimé créer. Tout a été très naturel. Je voulais d’abord progresser, réussir de plus belles images, connaître un peu de technique pour pouvoir m’amuser encore plus. Puis, après la fin du dernier contrat en tant que graphiste, je me suis dit que je pourrais faire de ma passion mon métier, mais avant de m’autoproclamer photographe, d’ouvrir mon activité, de chercher des clients, je voulais maitriser tous les aspects du métier de photographe, d’où la formation. Avant de commencer la formation, je cherchais sur internet des informations afin de comprendre un peu mieux le fonctionnement de mon appareil reflex en mode manuel. Mais j’avais envie de pouvoir poser des questions à un professionnel. Me confronter à un œil pro, aux critiques toujours constructives de ma formatrice, Soizic, m’apprend beaucoup et m’encourage aussi. Je ne voulais pas d’une école classique car j’ai un emploi du temps serré et je voulais rester maître de mes horaires.

De quelle façon organisez-vous votre travail à distance ?

Je pensais être plus organisée ! Ayant pas mal travaillé en free-lance, j’ai l’habitude de travailler de chez moi et de respecter un retro planning, des horaires, etc. Mais avec la gestion totale des enfants, de la maison et des 3,4 clients que j’ai, les jours filent. Je m’impose au moins une journée par semaine durant laquelle je ne fais que ça. Cela m’arrive de m’en octroyer d’autres si je m’organise bien. Sinon, je lis le classeur quand je peux et j’avance pas mal les week-ends pour ce qui est de pratiquer, faire des photos.

Que vous a apporté jusqu’ici cette formation ?

Pour le moment je n’en suis qu’au premier classeur donc je n’ai pas encore commencé à évoluer techniquement, en revanche, sortir un peu de ma zone de confort m’apporte déjà beaucoup en termes de dépassement de soi. J’acquiers un peu plus de confiance en moi. J’assume plus aisément mes choix. Les encouragements et critiques de ma formatrice me poussent vraiment. Je ne suis pas habituée à ce type de méthode pédagogique et cela me plaît. Il y a un réel respect de la signature et une volonté d’aider à progresser sans chercher à casser ou changer l’âme de l’étudiant mais plutôt de l’aider à développer son style. C’est tout à fait ce qu’il me fallait et je suis plus que satisfaite de la formation pour l’instant.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Pour le moment, la difficulté première est de réussir, en étant à la maison, à ménager des moments pendant lesquels je suis concentrée à 100% sur mes cours. J’ai un peu tendance à faire dix choses à la fois en pensant à vingt autres. La concentration est donc mon problème majeur. Et puis, à chaque nouvel exercice, je panique un peu. Trouver l’idée qui va homogénéiser la série est, à chaque fois, un vrai casse tête. Je pense que cela ne me passera jamais.

En avez-vous fait part à votre formateur et a-t-il pu vous apporter son aide ?

Oui bien sûr, et à chaque fois cela m’aide beaucoup. Très sincèrement, ma formatrice, Soizic, est parfaite pour moi, toujours d’excellents conseils. Elle pose un regard sensible et pro sur mes travaux, m’encourage sans lésiner sur les compliments, qui font un bien fou et ses critiques sont toujours parfaitement justifiées et ciblées.

Pourriez-vous nous citer un photographe ou un style d’image qui vous inspire particulièrement ?

Sally Mann et notamment sa série (très controversée) Immediate family. J’aime ses noir & blanc contrastés, sensuels et poétiques. L’enfance est si belle à photographier, les regards sont profonds, spontanés, vrais. Les scènes souvent absurdes, les manières naturelles.

Quel travail du premier classeur vous a le plus plu et pourquoi ?

Sans hésitations l’exercice « entre chien et loup ». Techniquement compliqué mais extrêmement intéressant. Dégager une seule couleur d’un contexte et la faire ressortir de manière éclatante lorsque toutes les autres couleurs prennent une teinte bleuâtre était super satisfaisant.

Après cette formation avez vous une idée du domaine dans lequel vous souhaiteriez exercer en tant que photographe ?

J’ai commencé cette formation avec une idée assez précise du secteur sur lequel je voulais me concentrer. Photographe de famille, de grossesse, de bébés. Proposer des photos très spontanées, non posées, naturelles. Des petits reportages familiaux qui reflètent la réalité afin d’avoir des souvenirs, vrais, imprimés. Dernièrement mon idée s’étoffe un peu, le portrait m’attire aussi beaucoup. Extraire l’essence d’une personne dans une séance voire même un cliché est mon nouvel objectif du moment. Je n’en suis qu’au travail 6 donc autant dire qu’il me reste tout à apprendre et à découvrir sur ce métier et sur moi même.

Un mot pour les futurs élèves qui hésiteraient à se lancer dans cette formation à distance en photographie ?

Tout dépend des doutes qui freinent leurs décisions. Personnellement ce qui me faisait un peu peur c’était, évidement, la qualité des cours, l’approche des formateurs par rapport au métier de photographe, à la photographie en général, car c’est si subjectif. Chaque personne est différente et a donc une vision différente, une approche différente, une sensibilité propre. J’appréhendais un peu la manière dont les cours s’adapteraient aux besoins des différents types d’élèves. Autant dire que je suis plus que satisfaite de ce que j’ai trouvé. Je me sens en adéquation avec ma formatrice, respectée et comprise dans mon approche, ma sensibilité. Le contenu des cours est intéressant, inspirant, complet. Du temps et de l’organisation est requise, encore une fois il s’agit de ma problématique majeure.