6 façons de jouer avec le flou !

Le flou en photographie, s’il n’est pas initialement voulu ou bien maîtrisé, peut gâcher complètement une image. Pourtant, lorsque celui-ci est intentionnel et que son utilisation est comprise, il peut devenir un vrai parti pris artistique et apporter une aura supplémentaire à vos clichés. Voici six façons différentes d’intégrer le flou dans vos images !

1/ Flou de profondeur de champ

On commence par la plus classique de toutes : lorsqu’on règle son diaphragme sur une grande ouverture (soit, un petit chiffre tel f.2,8), la zone de netteté dans le cliché sera très réduite, principalement à la zone sur laquelle on aura choisi de faire la mise au point. Les plans situés en avant et en arrière de cette zone seront donc plongés dans le flou de “profondeur de champ”. Ce type de flou permet d’apporter une sensation de profondeur au cliché, de différencier les plans de l’image dans l’espace et de la faire un petit peu sortir de son aspect 2D.

©Karen et Cristina, étudiantes Nicéphore

2/ Flou de mise au point

Bien entendu on commence toujours par apprendre à faire des images nettes, mais on peut aussi délibérément opter pour une “mauvaise” mise au point dans le but précis d’obtenir une image floue dans son ensemble. Pour cela, on passe la mise au point de son objectif en mode “manuel” afin de pouvoir tourner soi-même la bague dédiée jusqu’à rendre la scène floue dans le viseur et déclencher. Cette méthode autorise des effets de silhouettes fantomatiques aux contours peu définis, qui peuvent produire un certain mystère. Le soir, au flou de la scène s’ajoutera l’effet de pastilles lumineuses des éclairages publics, pour les amateurs de « bokeh » (qui peut également être obtenu grâce à la technique précédente).

©Stéphane Pellenec

©Mark Yankus et Irene Suchocki

3/ Flou de mouvement 

Après le flou de profondeur de champ, il y a bien sûr le classique flou de mouvement. Celui-ci est obtenu en réglant son appareil sur des vitesses dites “lentes” (en dessous de 1/60ème de seconde à main levée) alors qu’on se trouve devant un sujet au mouvement plus rapide (cyclistes, chevaux, danseurs etc). Ainsi, on obtient des effets de flou qui viennent dessiner, exprimer sur le cliché le mouvement pris par le sujet.

©Alice et Corinne, étudiantes Nicéphore

4/ Flou au travers de matériaux 

En plaçant un matériau semi-transparent entre le sujet et l’objectif, on peut réaliser des images sur lesquelles le sujet est plus ou moins flouté, selon le degré de transparence du matériau, mais aussi sa texture. Largement utilisée dans le portrait, cette méthode peut convenir également à la nature morte. La liste des matériaux possibles est longue : film plastique, papier de soie, verre gauffré, voilage ou textile semi-transparent, vitre embuée etc. Une certaine poésie se dégage souvent de ces clichés où l’on devine plus que l’on ne voit.

©Giuseppe Gradella

5/ Flou technique ancienne

Nos étudiants le savent puisque c’est l’objet du travail 13, si on opte pour des prises de vues avec la technique du sténopé, l’image est alors floue. Diverses méthodes existent pour fabriquer son sténopé, pour débuter on conseille de s’y initier en transformant son boitier numérique en “camera obscura”. Pour cela, démonter l’objectif de son boîtier, le remplacer par un cercle de carton noir type Canson, en scotchant ce dernier en lieu et place de l’objectif, puis percer en son milieu un minuscule trou grâce à une épingle. Plus le trou est petit, plus le flou sera léger et inversement. Cette technique nécessite souvent un trépied car le temps de pose est parfois trop long pour réaliser les prises de vues à main levée.

©Marine et Cathy, étudiantes Nicéphore

6/ Placer le flou là où on ne l’attend pas

Il ne s’agit pas d’une technique à proprement parler, mais d’une invitation à changer ses habitudes et expérimenter ! En effet, très souvent on choisit de faire la mise au point sur un sujet situé au premier-plan de la scène et de laisser l’arrière-plan dans le flou de profondeur de champ. Pourtant, si on permute ce choix, des images un peu moins convenues sont capturées et c’est toujours une bonne démarche de tester des voies moins classiques afin de surprendre le spectateur.

©Hart Leshkina et Leslie Zhang