Micheline, gagnante de notre concours photo « Courbes et Ondulations » !

Micheline Blanchoud a remporté notre concours photo sur le thème “Courbes et Ondulations” ! Elle partage avec nous les coulisses de son image gagnante et nous raconte son parcours, sa pratique photo et ses projets ! 

 

Félicitations pour votre victoire à notre concours photo ! Pouvez-vous nous en dire plus sur la réalisation de votre image gagnante ?

Cette photo a été prise lors de vacances en famille en Crète, à la villa Toula. Un petit coin de paradis : une maisonnette au milieu des oliviers, une petite piscine, des fleurs, des papillons, des sauterelles, et même des geckos visibles la nuit. La mer n’était pas loin… C’était magique. C’était aussi la première fois que je voyais la Voie lactée aussi nettement dans un ciel si noir. Une vision inoubliable, absolument magique.

La scène est née après une baignade et un apéritif bien mérité. J’avais repéré la belle lumière du soleil et les reflets scintillants à la surface et au fond de la piscine. J’ai alors eu l’idée de créer une nature morte aquatique. J’ai testé plusieurs angles : depuis le bord de la piscine, en me penchant, en restant dans l’eau, en couleurs puis en noir et blanc. Le verre que l’on voit dans la photo n’est pas posé sur le bord de la piscine, mais flottait à la surface de l’eau. J’y ai ajouté un reste du cocktail que nous buvions, ce qui explique sa teinte orange et les jolis reflets au fond.

C’est l’observation de la lumière et les divers essais qui ont donné naissance à cette image. Elle a été prise en plongée avec un Nikon D500 et un objectif macro 105 mm, vitesse 1/2000 s, f/8.0, 100 ISO. Le post-traitement a été léger : quelques ajustements dans Lightroom (contraste, saturation, clarté) et suppression de poussières visibles sur le capteur.

Image gagnante du concours ©Micheline Blanchoud

 

Pouvez-vous nous parler de votre pratique photo en général ?

Je pratique la photographie depuis de nombreuses années, de manière intuitive et spontanée. J’entretiens un lien profond avec la nature et tout ce qui me dépasse. Elle m’offre une source inépuisable d’émerveillement et d’inspiration. J’aime la forêt, les arbres, les insectes, les oiseaux, les animaux, la voie lactée, la lune, la mer, les étoiles… bref, tout ce qui nous entoure naturellement, y compris les êtres humains, du moment qu’ils s’inscrivent dans le vivant et non dans l’artifice.

Je suis très sensible à la lumière, aux formes, aux textures, aux lignes, aux éléments proches comme lointains, mais aussi à une forme de « relationnel » que je perçois dans les scènes du quotidien. Cela me pousse à photographier une grande variété de sujets : paysages, détails architecturaux, papillons, libellules, oiseaux en vol, tritons, ou encore objets du quotidien que je mets en scène dans des natures mortes.

J’utilise très régulièrement mon appareil photo, que je garde souvent à portée de main pour capturer ce qui m’inspire. Il m’arrive aussi de le mettre volontairement « en vacances », pour éviter une surcharge mentale — le TDAH (trouble de l’attention et de l’hyperactivité) oblige ! Ma pratique photographique est donc assez libre, presque méditative.

Je ne fais pas que de la photo artistique ou personnelle : il m’arrive aussi de répondre à des mandats précis. Par exemple, j’ai récemment réalisé un shooting immobilier pour un appartement de haut standing. La personne qui m’a sollicitée était très satisfaite, a utilisé toutes les photos fournies, et la vente est en cours. C’est très gratifiant de voir mes images utiles dans ce type de contexte.

 

Vous avez été étudiante dans notre école il y a quelques années. Que vous a apporté votre formation et quel souvenir en gardez-vous ?

Ma formation m’a apporté des bases solides, des repères techniques et un cadre qui m’a permis d’approfondir ce que j’avais envie d’exprimer en photo. J’ai particulièrement apprécié la structure des cours : les supports étaient clairs et les devoirs très stimulants. Les ateliers pratiques en présentiel étaient aussi très enrichissants.

Je me souviens notamment d’un atelier à Lausanne sur le portrait en studio. Ce n’était pas un sujet que j’aurais naturellement choisi, mais j’en garde un excellent souvenir, et j’y ai beaucoup appris. Les échanges avec les formateurs et le personnel administratif ont toujours été bienveillants et constructifs. J’ai particulièrement apprécié la liberté de créer dans un environnement respectueux. C’était une étape importante dans la construction de ma sensibilité visuelle.

Ce que j’ai aussi beaucoup aimé, c’est la souplesse de l’organisation : chacun peut avancer à son rythme. Si une pause est nécessaire, on peut la prendre sans pression. Bien sûr, il faut garder en tête qu’il y a un nombre de travaux à rendre, mais cette souplesse permet de respecter son propre rythme, ce qui est très appréciable.

 

Y a-t-il des images réalisées pendant votre formation, que vous aimeriez partager avec nous ? 

Voici quelques images issues des travaux que j’ai eu à réaliser pendant ma formation chez Nicéphore. Pour ce portrait d’une conductrice de train, j’ai envie de vous en dire un peu plus ! Cette photo fait partie du travail n° 9, intitulé « Des portraits de rue (plein cadre) », dans lequel il nous était demandé de choisir un groupe social et de réaliser une série de sept portraits, où les personnages occupent une grande partie de l’image.

J’ai choisi de réaliser des portraits de personnes en uniforme, exerçant dans les domaines du service et du transport de personnes. Ma série se compose ainsi d’un pilote de bateau, d’une conductrice de bus, d’un ambulancier, d’une conductrice de camion-poubelle, d’un pompier, d’un conducteur de car postal et, comme ci-dessous, d’une conductrice de train.

Ce projet, exigeant tant sur le plan logistique que relationnel, a nécessité un fort engagement personnel : prise de contact, explication du cadre du travail, organisation des rendez-vous et des séances photo sur site. Il m’a profondément enrichie, non seulement sur le plan photographique, mais aussi humainement, en m’ouvrant à l’univers de ces professionnels que l’on croise chaque jour sans forcément vraiment les voir, mais dont le rôle est pourtant essentiel. »

Extrait du Travail n° 9 sur le portrait de rue ©Micheline Blanchoud

Extrait du Travail n° 20 sur les lumières mélangées, image réalisée avec une pause longue ©Micheline Blanchoud

Extrait du Travail n° 23, gourmandise et authenticité avec une nature morte sur l’huile d’olive ©Micheline Blanchoud

Extrait du Travail n°15, sur les modes priorité vitesse/ouverture, avec un jeu de bokeh ©Micheline Blanchoud

 

Avez-vous des projets photos en cours, personnels ou professionnels ?

Je choisis les mandats en fonction de mes disponibilités, de mon énergie et de mon ressenti. Avec un TDAH, il est essentiel pour moi de ne pas me surmener. Actuellement, je suis une formation en ligne en design graphique, un domaine qui me passionne aussi depuis longtemps. J’aimerais créer des affiches, des vignettes YouTube et d’autres visuels variés. J’ai déjà réalisé plusieurs affiches : notamment pour l’ouverture du rucher de l’Espace Abeilles à Cernier, et pour la Journée mondiale des abeilles et des pollinisateurs. Ces créations ont été relayées dans différents médias, ce qui m’a beaucoup encouragée.

Enfin, je tiens encore à exprimer un immense merci à l’école Nicéphore pour ce magnifique prix remporté lors du concours ! Mais aussi pour le soutien apporté tout au long de mon parcours. C’est une belle reconnaissance qui me motive encore et toujours à continuer d’explorer et de créer !