Les tendances actuelles du métier de photographe

Alain Guillemaud, formateur à l’école, a animé un Facebook Live le 2 septembre dernier, sur les tendances actuelles du métier de photographe. L’événement fut l’occasion de partager avec les étudiants des informations sur les secteurs porteurs en photographie et les diverses évolutions du métier. Son intervention synthétisait des informations collectées auprès de diverses sources : une étude du Ministère de la Culture français, réalisée auprès de 3000 photographes, mais aussi des données issues d’associations et syndicats de photographes français et suisse (UPP, USPP) et divers témoignages ou articles de presse de professionnels du secteur.

Le monde de la photographie a en effet subi un certain nombre de mutations au cours des 20 dernières années. L’arrivée du numérique notamment a modifié les façons de travailler, et aujourd’hui 90% des photographes l’utilisent principalement. Un tiers d’entre eux utilisent encore l’argentique, de manière occasionnelle et plutôt pour des travaux personnels (collodion humide, prise de vue à la chambre, Polaroid…). Autre changement notable, 90% des photographes travaillent aujourd’hui sous le statut d’indépendant. Dans les années 90, environ 50% d’entre eux avaient le statut de salarié (en entreprise ou en agence de presse). Désormais à leur compte, les photographes doivent donc consacrer une large partie de leur temps à prospecter pour décrocher de nouveaux clients et des commandes. L’époque où les photographes partaient en reportage pour proposer ensuite leurs images à la presse est révolue, désormais, 75% des photographes travaillent à la commande.

L’évolution de l’image animée a elle aussi fait un bond : de nos jours, 40% des photographes réalisent également des vidéos à la demande de leurs clients (petits films pour présenter une entreprise, clips animés, interviews vidéo). Ils peuvent aussi travailler dans le cinéma ou sur des plateaux de séries télé, comme directeur de la photographie sur ces tournages par exemple. La vidéo est donc aujourd’hui un aspect important du métier, auquel il devient intéressant de se former pour répondre aux demandes des clients, de plus en plus fortes dans ce domaine.

En terme de secteurs d’activité porteurs, voici, dans l’ordre, ceux dont les photographes tirent majoritairement leurs revenus :

  • La communication d’entreprise : pour les besoins de leurs sites internet, réseaux sociaux, plaquettes, les entreprises sont les principaux clients des photographes. Elles leur commandent aussi bien des reportages, que des photographies de leurs produits (packshot ou natures mortes), des portraits des dirigeants et responsables d’équipe, des images de leurs bâtiments et locaux.
  • La vente directe  aux particuliers : il s’agit là de photographie de mariage, naissance, famille, des portraits pour des CV, comptes Linkedin etc.
  • Les commandes publiques : ce sont des appels d’offre, en général organisés par l’état, une région, une collectivité sur un thème donné, qui débouche ensuite sur un projet photo qui va porter sur plusieurs années (par exemple le thème du “Grand Paris” en France). C’est un secteur photographique particulier, pour lequel les photographes doivent travailler minutieusement leur dossier, qui sera évalué parmi des centaines d’autres, comme pour un concours, avec un seul gagnant désigné pour remporter l’appel d’offre.
  • La presse : illustration d’articles de presse ou reportages. La demande reste forte, mais peu rémunératrice. Le monde de la presse a souffert ces dernières années, le tirage de leurs revues a diminué puisque le volume de lecteurs a baissé. Les images sont donc en conséquence moins bien payées que par le passé.

Les autres sources de revenus sont très anecdotiques (agence de presse, éditeurs de livres, banques d’images). La vente de tirages d’art en galerie ou à des collectionneurs est quant à elle très rare et ne concerne qu’une petite minorité de photographes. Aujourd’hui, un photographe doit être polyvalent, car on lui demande de maîtriser bien plus de domaines qu’auparavant. Outre ses prises de vues, il devra également faire ses propres retouches (post-production), parfois ses propres tirages, de la vidéo ou encore du reportage.

Alain Guillemaud conseille enfin aux étudiants qui veulent se lancer à leur compte de bien travailler leur book, outil indispensable lors de leurs démarches de prospection. L’idéal, selon lui, est d’en avoir deux : un à visée commerciale pour montrer au client le type d’images dont il peut avoir besoin pour sa communication, un plus artistique comportant ses travaux personnels, qui permettra de se démarquer d’un concurrent. Le photographe doit également développer ses compétences relationnelles et savoir se créer un réseau, puisque les clients choisiront en priorité un photographe qu’ils apprécient, ce qui reste valable dans tout autre secteur. Les étudiant(e)s de Nicéphore peuvent bien sûr voir ou revoir ce live en replay, qui reste accessible dans le groupe privé Facebook ! Merci à Alain pour ce live riche en informations !