Les sténopés au caffenol d’Annick Maroussy

Cette photographe professionnelle qui travaille entre Paris et Étretat réalise un travail personnel axé sur les procédés photographiques dits « alternatifs ». Gomme bichromatée, sténopés, cyanotypes, Holga… elle utilise nombre de techniques ou matériel de prise de vue artisanaux pour produire des séries photos.

Diplômée de l’université de Paris VIII, Annick Maroussy est spécialisée en illustration de plantes et de jardins. Photographe professionnelle depuis 1993, elle enseigne le reportage photo et le sténopé, pour lequel elle développe une véritable passion, ainsi que pour toutes sortes de procédés alternatifs. Elle a reçu les prix Emile Gallé Jeunesse 2008 pour l’ouvrage « Le jardinage avec les enfants », Éditions Eyrolles ainsi que le « Botanique épique » du Prix Saint-Fiacre 2009 pour l’ouvrage « Botanistes voyageurs », Éditions Aubanel.

Toutes les images de cet article : © Annick Maroussy

Le sténopé est un procédé ancien assez basique : il s’agit d’une boîte fermée, dont l’une des faces sera percée d’un trou minuscule afin de laisser passer la lumière à l’intérieur. L’image du réel au dehors, vient alors se former de manière inversée sur la face opposée à cette ouverture. Cette image peut être fixée si l’on place donc en face de l’ouverture une surface photosensible telle que du papier photo. Il en existe de très simples exécutés à l’aide de boites de conserves en métal et des modèles plus perfectionnés.

Annick Maroussy a fabriqué elle–même son appareil sténopé qui comprend un châssis format 4×5 inches dans lequel elle glisse des feuilles de papier photo DPP Harman. Cette technique demande un temps de pose très long, d’une part parce que le papier photo utilisé à une sensibilité très faible (environ 3 ISO), d’autre part car le trou de la taille d’une épingle fait dans la boite correspond à un diaphragme d’environ f:150 (sur vos boitiers numériques vous n’irez pas au delà de f:22 ou f:32) ! Un diaphragme très fermé signifie un temps de pose plus long, il faut donc plusieurs secondes voir minutes pour réaliser une image au sténopé, en plus d’un temps ensoleillé. La profondeur de champ des clichés ainsi obtenus est très grande, voire infinie.

Voici quelques unes des images réalisées au sténopé par Annick et issues de la série « Caffenol ». Cette série photo est non seulement réalisée au sténopé, mais les tirages sont également exécutés via un procédé alternatif : le caffenol. Un mélange de cristaux de soude, carbonate de sodium, café soluble et vitamine C servira de révélateur pour faire apparaitre les images sur le papier.

Annick Maroussy a créé l’association Sténop’Amy au sein de laquelle elle dispense des stages pour apprendre le sténopé. Elle est également l’auteure d’un livre « Je construis mon appareil photo » ouvrage pédagogique qui permet à tous de découvrir et de maîtriser le concept de la chambre noire.