Le 50 mm : pour progresser tout en bougeant
Un photographe débutant achète très souvent son premier boîtier accompagné d’un zoom « passe-partout » qui tente désespérément de faire le grand écart entre un grand-angle (24 mm) et un téléobjectif (70 mm, 105 ou plus encore). L’amateur, fier d’orner son nouvel appareil d’un tel objet, est rarement conscient que, si celui-ci lui permet de faire des images dans toutes sortes de situations (du paysage au portrait), il ne l’aidera pas à progresser, c’est-à-dire à s’approcher de son sujet, à le sentir vibrer, et au final à le capturer avec une réelle émotion.
En effet, votre zoom, même s’il vous évite de vous promener avec 3 ou 4 objectifs dans votre sac, fera rapidement de vous le plus fainéant des photographes et alors adieu la prise de risque, l’implication, le « pas de plus en avant » pour réellement entrer dans l’image.
Le 50 mm vous fait entrer dans l’intimité des sujets. Lumineux, il permet de travailler avec un diaphragme très ouvert dans des conditions de lumière difficile tout en offrant une belle profondeur à vos images.
Rien de pire en effet que de photographier en restant les deux pieds figés au sol en se contentant de tourner la bague magique de votre super zoom ! En « zoomant », vous restez à distance, et c’est le sujet que vous laissez au loin. Croyez-moi, cela se ressent dans vos images.
À mes nouveaux étudiants, à qui je préconise de troquer leur zoom contre une optique fixe, je recommande toujours de débuter avec un 50 mm en guise de compagnon.
Ô bonheur de ne plus devoir tourner cette bague, disgracieuse manipulation. Et quel plaisir de (re)découvrir que ce modeste 50 mm permet toutes les audaces et peut même vous y pousser. Le 50 mm est une focale à dimension humaine, elle est légère, discrète, et par-dessus tout, elle vous obligera à bouger, à vous positionner, à aller vers votre sujet, le tout avec, en plus, un gain de qualité (plus de luminosité, plus de piqué et moins d’aberrations en tout genre) et un gain de poids.
Longue vie au 50 mm !