Interview de Valérie, étudiante diplômée Nicéphore !

Valérie Moulin a suivi notre formation « devenir photographe » et est sortie diplômée de Nicéphore ! Depuis, elle exerce le métier de photographe et a accepté de partager avec nous son parcours, ce qu’elle appris lors de sa formation dans notre école et nous raconte le type de mandats photo auxquels elle répond aujourd’hui.

Quel est votre parcours initial  ?
Après l’obtention d’une maturité gymnasiale, j’ai suivi une HES (Haute Ecole Spécialisée) en Travail Social, suite à laquelle j’ai pratiqué 10 ans comme éducatrice spécialisée auprès d’enfants et d’adolescents, vivant en internat ou non, en collaboration avec des familles en difficultés.

Pourquoi avez-vous décidé de suivre une formation à distance en photographie chez Nicéphore ?
Après un tournant important de ma vie, j’ai eu besoin de développer le côté artistique qui m’habite. Étant très visuelle, le choix de la photographie a vite fait sa place dans mon esprit. La formation à distance me permettait de mettre un terme en douceur à ma précédente activité professionnelle, en étant disponible pour mes deux enfants en bas âge tout en découvrant l’univers de la photo.

De quelle façon organisiez-vous votre travail à distance ?
Au cours de la formation, mon organisation a beaucoup fluctué en fonction des épisodes de ma vie personnelle. La liberté et la souplesse du travail à distance m’ont permis de jongler, en mettant la priorité là où c’était nécessaire en fonction des événements. Parfois, la photographie était reléguée au bas de la liste, après les enfants, la vie de famille ou le job principal. Puis, quelques temps plus tard, la photo redevenait la priorité. Cependant, j’ai toujours eu à coeur, malgré les aléas, de garder un certain rythme pour ne pas décrocher et me laisser dépasser par les délais. C’est clairement le risque d’une formation à distance, si la rigueur et l’organisation ne sont pas au rendez-vous, car nous ne pouvons compter que sur notre propre motivation. Les contacts avec le formateur peuvent aider, c’est certain, il est là pour aiguiller, orienter, répondre aux questions. Il challenge aussi ! Mais le modèle de ce type de formation nous rend avant tout responsables de notre parcours, et j’aime ce concept, qui laisse une grande place à la liberté.

Extrait du Travail N°19 « Contre-jour » ©Valérie Moulin

Quels travaux des classeurs vous ont particulièrement plu ?
Le travail qui traite des paysages de campagne m’a beaucoup plu, d’une part, parce que j’aime tout ce qui a trait de près ou de loin à la géométrie, qui était l’angle abordé dans ce travail. D’autre part, parce qu’il nous demandait d’observer en détail le beau qui était déjà présent devant nous et de le mettre en valeur. Les portraits de rue du travail N°9, j’ai adoré aussi ! Ma première activité professionnelle l’explique facilement, j’aime particulièrement aller à la rencontre de l’Autre, savoir l’aborder, entrer en contact en douceur et avec subtilité pour expliquer ma démarche photographique. Il n’était pas question pour moi de « voler » des portraits, je souhaitais que les modèles soient acteurs de la prise de vue. J’ai aimé également l’examen préparatoire sur le thème de la nature morte, quel casse-tête ! Ça m’a demandé un effort au départ de mettre en valeur un objet inanimé et puis, je me suis prise au jeu et depuis, j’ai régulièrement des mandats de ce type. Il n’y a pas que le contact humain qui me plaît tant en photographie !

Extrait du Travail N° 9 « Portraits de rue » ©Valérie Moulin

Extrait du Travail N°23 « Produits du terroir » ©Valérie Moulin

Quel était le sujet de votre travail de diplôme Nicéphore et quels enseignements avez-vous tiré de la soutenance devant jury ?
J’ai choisi le thème du ravitaillement des cabanes de montagne parce que j’aime cet environnement. Et puis des rencontres au bon endroit au bon moment ont permis une collaboration extraordinaire avec une nouvelle compagnie de pilotes d’hélicoptère, nous avons vécu une véritable collaboration. Ils avaient besoin d’images pour leur entreprise et moi de leur aide et de leur soutien pour réaliser les photos demandées pour l’examen final. Du « win-win » pur ! Un sujet comme celui-ci a présenté de nombreuses contraintes : les conditions météos empêchant l’hélico de voler, la durée de vol d’à peine quelques minutes, les mesures de sécurité indiscutables qui m’empêchaient d’aller où je voulais comme je voulais, etc. Mais au final, on a réalisé un joli projet tous ensemble et le résultat était au rendez-vous. La soutenance devant le jury s’est présentée plus sous la forme d’un échange que d’une évaluation, de mon point de vue. C’était intéressant de partager des avis, d’entendre des commentaires et des suggestions pour la suite, d’être validée dans ma démarche ainsi que dans le cursus de formation qui prenait fin. Concernant l’enseignement tiré à la suite de la soutenance, je le décrirai sous deux angles différents. Le premier, c’est que la photo est un art, et qui dit art, dit subjectivité, il n’y a pas de juste ou de faux. Seules les sensibilités et les points de vue sont différents, ils sont tous bons à prendre à partir du moment où ils sont constructifs. Le deuxième, je ne sais pas s’il est né à la suite de la soutenance mais dans tous les cas, mon travail de diplôme l’a confirmé : tout est possible ! Pour autant qu’on veuille bien s’en donner les moyens et qu’on rencontre les bonnes personnes au bon moment.

Extrait du travail de diplôme ©Valérie Moulin

Que vous a apporté notre formation  ?
Clairement l’acquisition de compétences techniques et la découverte de nouveaux sujets de prédilection. Je ne pensais absolument pas apprécier de photographier des natures mortes par exemple, et pourtant aujourd’hui ça me passionne…comme quoi, tout change ! La prise de conscience plus profonde se situe au niveau de l’outil lui-même si je puis dire : la photo. J’ai réalisé à quel point c’est un magnifique moyen de mettre en valeur ce que j’ai la chance de voir, de ressentir en toute simplicité et sobriété. On me dit parfois que j’ai complètement changé d’orientation par rapport à mon ancien job. Pour ma part, je m’applique au quotidien à mettre en valeur l’être humain que je rencontre et c’est simplement le moyen qui a changé. J’ai également appris à prendre mon temps : j’aime beaucoup travailler en extérieur et la lumière suit son propre rythme, elle demande de la patience et le l’application. Moi qui étais plutôt une pile électrique, je m’assagis gentiment…

Vous êtes aujourd’hui diplômée et travaillez en tant que photographe, pouvez-vous nous en dire plus ?
Dès la fin de la formation, j’ai commencé à avoir des mandats. Le bouche à oreilles dans ma région fonctionne à merveille ! Je me suis lancée comme indépendante et me suis installée un petit studio. Ce n’est pas trop mon truc de rester enfermée entre les quatre mêmes murs et ce métier me permet de bouger. La grande partie de mon travail se résume à du « commercial » : je suis mandatée par des entreprises, des communes, des journaux et des magazines. On me demande des photos de portraits, de reportage, de produits et d’architecture. C’est toujours très variés, une semaine ne ressemble jamais à la précédente ni à la suivante. Je travaille également pour des privés qui veulent des shootings perso ou familiaux. Il y a aussi les photos de classe par exemple, les photos d’identité, bien que ce ne soit pas ce qui m’intéressait à la base, je me rends compte que ça répond à un réel besoin dans la région. Même si ces mandats là ne sont pas « gratifiants » artistiquement parlant, j’apprécie de pouvoir rendre ce service, et les gens me le rendent bien. Enfin, me déplacer là où les mandataires le souhaitent rend mon travail contraignant en terme de transport de matériel et de temps passé dans les trajets. Mais cette façon de faire me convient car elle nourrit mon besoin de découvertes, de challenges et mon envie de m’adapter à chacun.

©Valérie Moulin

Les images ci-dessus sont des portraits que j’ai réalisé à l’occasion de la fusion de la commune dans laquelle je vis, avec la commune voisine. Je suis allée à la rencontre des aînés des villages de la nouvelle commune, d’une extrémité à l’autre. Ce sont eux qui ont vu l’évolution de la vallée et qui sont encore là pour en parler. Le projet consistait à mettre en valeur cette génération au vécu riche et souvent douloureux de par la rudesse de leur époque. Ils m’ont ouvert leur porte et leur coeur en partageant avec douceur, tristesse et humour leur parcours de vie. De nos échanges, j’ai gardé quelques brèves citations et les ai fait apparaître à côté des portraits réalisés, lors d’une exposition. Je souhaitais mettre en lumière leurs émotions, leur sagesse et la paix qui se dégagent d’eux. À la fois en lien avec leur passé et celle avec la mort à venir, dans des images mais aussi grâce à leurs récits. Une aventure humaine de toute beauté qui donne espoir en l’avenir. 

Pouvez-vous partager avec nous et commenter une de vos commande client ?
Une des dernières commandes qui m’a beaucoup plu consistait à photographier les produits du terroir de ma région. De nombreuses personnes s’appliquent à fabriquer des produits de qualité tout au long de l’année et leurs efforts restent tapis dans l’ombre. Ils m’ont fait confiance pour mettre en valeur dignement tout leur investissement, ce sont des gens simples et authentiques qui ont des valeurs en accord avec les miennes. J’ai la chance aujourd’hui d’avoir des mandats de qualité et la satisfaction des clients quand je leur montre le résultat suffit à mon bonheur. Je sais que j’ai réussi à cerner leurs envies, leurs besoins et leurs attentes. Une image peut être porteuse de beaucoup d’émotions et c’est ça qui me plaît et qui m’anime.

Commandes clients sur les produits du terroir ©Valérie Moulin

Un mot pour les futurs étudiants qui hésiteraient à se lancer dans notre formation à distance en photographie  ?
Si vous avez la motivation, l’envie d’approfondir vos connaissances, de vous reconvertir, mais aussi le sens de l’organisation et la rigueur nécessaires allez-y ! Il faut être prêt à y consacrer du temps, vous allez de toutes façons apprendre beaucoup de choses, tout dépend de votre état d’esprit et de ce que vous attendez. Autrement dit, votre formation dépend de ce que vous allez en faire…